En 2016, j’ai eu la chance de rencontrer Brigitte, responsable d’une unité d’équithérapie, qui m’avait alors contactée pour me proposer un projet d’ateliers théâtre équestre au sein d’un hôpital spécialisé. Lorsque le projet a pris fin, elle m’a fait la demande de l’accompagner et de la former dans cette autre approche du cheval qui est la mienne et le travail des chevaux à la voix. C’est avec un bonheur immense que j’ai ainsi pu accompagner Brigitte & Naïa pendant un an.
Je voulais vous partager son témoignage qui me tient particulièrement à coeur !
Encore merci à vous deux, vous m’avez permis d’être la témoin privilégiée de votre histoire et de la création de ce magnifique lien entre vous, c’est pour moi le plus beau des cadeaux !
Que du Bonheur !
Je m’appelle Brigitte et j’ai maintenant 60 ans. Pourtant née dans un milieu «non-équestre», le cheval a toujours fait partie de moi. J’ai commencé à le côtoyer de façon plus «concrète» à l’âge de 10 ans, j’ai alors entamé un parcours classique d’apprentissage de l’équitation (galop7 , compétitions,…) dans un centre équestre orienté CSO.
Par la suite, devenue infirmière psychiatrique, je me suis naturellement intéressée à l’équithérapie pour finalement travailler à temps plein en tant qu’équithérapeute avec une dizaine de chevaux.
Parmi ces 10 chevaux, Naia, ponette shetland de 20 ans, m’a permis de mettre en évidence un manque dans mon approche. J’étais démunie devant son attitude souvent revêche, rejetante envers l’humain, mais j’étais aussi révoltée lorsqu’on la qualifiait de «méchante». Cette vision négative et catégorique, sans ouverture, me semblait injuste malgré les coups de dents, et éventuellement coups de pieds… Mais que faire ?
C’est alors que j’ai eu la chance de rencontrer Mylène et d’entendre ses mots qui paraissent si simples et si évidents mais que malheureusement très peu comprennent vraiment : « le cheval est une personne ». Avec elle, j’ai pu cheminer…elle m’a permis d’ouvrir les yeux pour enfin voir les chevaux tels qu’ils sont vraiment : tous si différents dans leur façon d’être au monde, de nous percevoir, d’avoir divers intérêts selon leur personnalité, … j’ai également pris conscience de toutes les erreurs, incohérences, incompréhensions des humains face à cet animal sensible et observateur. Le travail à pied et à la voix que Mylène pratique et enseigne a permis l’aboutissement de ce cheminement : la création d’un lien, d’un accordage avec le cheval où il est heureux d’être le partenaire de l’humain, où il peut s’épanouir à ses côtés en donnant le meilleur de lui-même.
Cette relation joyeuse et réciproque est extrêmement gratifiante : quel bonheur ça été de voir Naia s’ouvrir progressivement, prendre un évident plaisir à réaliser des exercices avec moi, être tellement fière d’elle lorsqu’elle monte sur son socle ou s’assoit dans son fauteuil, et lorsque je l’appelle, arriver au galop du fond du pré pour venir s’arrêter net à mes côtés… je m’émerveille à chaque fois… Cet émerveillement, cette joie, elle les perçoit et s’en nourrit pour reprendre confiance après toutes ces années passées dans l’incompréhension…
Merci Mylène de ta douceur, de ton écoute, de ta patience, de tes extraordinaires capacités de compréhension du cheval et de l’humain, et de ta générosité à transmettre qui ont permis à Naia de trouver la place qui lui convient parmi les hommes et à moi d’accéder à cette complicité tellement enrichissante.
Et comme l’a si bien dit ma collègue Ophélie : « surtout, ne change rien… »
