Dans nos échanges avec les chevaux sommes-nous toujours capables de distinguer si nous sommes dans le «faire» ou dans «l’être»?

Notre quotidien a tendance à être absorbé par les tâches à faire, nous devons faire les courses, faire le ménage, au travail, il nous faut faire du chiffre, … Notre société semble remplie de choses à «faire», mais quel temps nous reste-il pour «être»? Y parvenons-nous encore? Et ce constat est malheureusement bien souvent le même dans les échanges entre les cavaliers et leurs montures.

Nous sommes focalisé sur le «faire» parce qu’il faut réussir, parce qu’il faut montrer aux autres qu’on y arrive, prouver qu’on est le meilleur, mais est-ce vraiment une volonté propre ou une appréhension du jugement de l’autre? Lorsque je fais travailler des couples humain-cheval, je constate très souvent que le «faire» y a toute sa place, mais que «l’être» est une notion devenue parfois bien difficile à mettre en place dans la relation.

Notre société nous pousse même parfois à la culpabilité. «Tu ne montes pas ton cheval? Qu’est-ce que tu fais avec alors?» est un parfait exemple du genre de phrases qui peuvent mettre mal à l’aise. Et pourtant, ce n’est pas parce que l’on ne «fait» rien avec son cheval qu’on ne vit pas des moments merveilleux, simplement en étant l’un avec l’autre, juste pour être ensemble, partager des instants rares que peu de personnes ont la chance de connaître.

«Être» avec son cheval va bien au-delà du «faire», il englobe tout. C’est un état de partage, de fusion, qui vous remplit d’émotions. Bien qu’étant des animaux silencieux, ils ont cette faculté de vous inonder d’attentions, de joie, de gentillesse, de réconfort, d’amour lorsque vous vous ouvrez à eux. Dès que l’on parvient à installer cette relation de partage, tout se trouve transformé. Même le «faire» n’est plus le même, l’exercice n’est plus l’objectif mais le prétexte pour être ensemble.

Pour le cheval il en est de même, quel intérêt pour lui de tourner en rond, de sauter des barres, juste pour «faire»? Aucun. Par contre, le faire pour «être» avec vous, parce qu’il s’épanouit à vos côtés, et qu’il prend plaisir dans vos échanges, là cela prend tout son sens…